Avec 48 états, grossièrement
égaux en taille et en puissance potentielle,
aucune autorité aux Etats-Unis exceptée
la loi fédérale ne peut les diriger tous.
Une telle organisation en petits états rend le
développement d'un membre surdimensionné
impossible. Le pouvoir fédéral, qui,
même faible, est supérieur à
n'importe quel autre d'un facteur 47 à 1, est
donc toujours effectif.
La Suisse, la plus ancienne expérience
fédérale , est organisée sur la
base de 22 états (cantons), et non de ses quatre
nationalités de tailles inégales. La
division en états, sans prise en compte des
nationalités, a détruit les blocs non
équilibrés, et a créé
à la place la grande idée de
l'équilibre suisse et de la démocratie de
village.
Les plus petites nations de l'Allemagne ont
été fédérées avec la
grande puissance de la Prusse qui - avec une population
de 40 millions d'habitants - est devenue naturellement
la puissance dominante dans la
fédération. L'Allemagne était donc dirigée par la
Prusse, et pas par une autorité
fédérale qui n'aurait pu imposer ses lois
à la Prusse sans son consentement.
La fédération européenne,
basée sur ses grands blocs nationaux,
inégaux en taille et en force, finirait par
devenir une fédération dans
l'intérêt de l'Allemagne, parce
l'Allemagne seule serait assez grande pour imposer une
loi fédérale, et aucune loi ne pourrait
être imposée sans consentement de
l'Allemagne. L'Allemagne serait arbitre et
maître.
Si la Suisse était organisée sur des
bases nationales comme montré sur cette carte,
la Suisse allemande serait supérieure aux autres
d'un facteur 2 à 1. Français, Italiens,
Romanches seraient des minorités. En coupant les
blocs nationaux inégaux en de nombreux petits
états, chaque nationalité a son propre
état ou plusieurs états, et n'est ainsi
jamais une minorité.
Si l'Amérique était organisée
comme montré ici, sur le modèle des blocs
de l'Europe, simplifiés mais de grandeur
inégale, Washington serait un centre purement
décoratif comme Genève l'était
pour la Société des Nations.
Pour imposer son autorité elle devrait demander
l'appui d'un ou plusieurs des membres puissants. Les
guerres seraient aussi fréquentes qu'en Europe.
De la même façon que, sur la carte
précédente l'Amérique est
montrée 'simplifiée' suivant le
modèle européen, l'harmonie et
l'équilibre de ses 48 états étant
détruits, cette carte montre l'Europe
divisée suivant le modèle
américain. Les nations (grandes puissances)
arrogantes, peu coopératives, fières,
auto-glorifiées ont laissé la place
à des petits états qui pourraient aussi
facilement être dirigés par Genève
que les USA sont dirigés par Washington. Un fou
de puissance qui prendrait le pouvoir serait aussi
inoffensif pour la paix que Huey Long.
La division purement géométrique de
l'Amérique, cependant, devrait être
modifiée en Europe en suivant des
frontières tribales traditionnelles. Cette carte
montre approximativement les éléments
véritables de l'Europe, qui subdivisent
historiquement les grandes puissances, qui sont des
produits non de la nature mais de la force.
Étant tous égaux en taille ils sont
idéalement adaptés pour former une
fédération réussie. Ainsi le
problème pour faire l'Europe - comme pour toute
fédération - est de faire la division, et
pas l'union