traduit à partir de www.cesc.net/radicalweb/radicalconsultation/hansard/hansard5.pdf par Michel Roudot

Charte des Vraies Communautés

Version Web datée du 4 juillet 2001

Au cours du siècle dernier ou plus il y a eu un transfert continu du pouvoir depuis les villages locaux, les paroisses et les voisinages vers la compétence du gouvernement central. Les mesures impliquées étaient censées être justifiées par des raisons d'efficacité et d'économie. Ni l'un ni l'autre n'ont été confirmés par les événements.

De nombreux services jusque là assurés souvent sur une base volontaire par des citoyens locaux dévoués et faisant preuve de civisme ont été repris par des fonctionnaires salariés nommés par le gouvernement central, avec un certain nombre de conséquences qui ont aidé à créer une tragédie sociale gratuite qui s'élargit constamment.

C'est une tragédie qui a été accentuée par l'apparition de nouvelles formes de pouvoir dans le commerce, les communications et le transport qui ont aussi été déployés sur une base non-locale et qui ont servi encore plus à divorcer le citoyen de tout contrôle réel sur beaucoup des nombreux facteurs qui dominent maintenant la vie citoyenne.

Il y a deux siècles un villageois moyen avait un élément de contrôle réel sur la satisfaction de ses besoins d'éducation, de médecine, de police, de divertissement, d'habillement, de cuisine, de production de nourriture, de transport, d'achats, de bien-être et de socialisation. Aujourd'hui ce contrôle est passé des mains du citoyen entre les mains de bureaucraties centrales puissantes nommées par le gouvernement central ou entre les mains d'entreprises commerciales non moins puissantes.

Ce processus a souvent été justifié en référence à l'extension du droit de vote, mais de nouveau ce qui est évident c'est un déclin croissant de l'influence du citoyen ou de sa capacité de contrôle alors que des partis politiques géants, soumis à leur propre bureaucratie fortement centralisée, décrètent leurs mécanismes et leur direction politique générale.

Ce qui émerge de ce processus n'est pas quelque chose où le citoyen peut exprimer des préférences que le parti ou le gouvernement cherchent alors à réaliser, c'est au contraire une question de décisions politiques par des organismes centralisés puissants sur lesquels le citoyen n'a aucune réponse efficace sinon de consentir.

C'est un processus qui donne d'énormes pouvoirs de népotisme aux leaders de partis et plus encore aux chefs de gouvernement et qui est tout à fait incompatible avec l'esprit et la pratique de l'éthique démocratique. Ce népotisme est une arme puissante dans les mains de ceux qui le déploient pour assurer l'asservissement à leurs voeux plutôt que l'accord avec les voeux du citoyen.

Une conséquence générale de ce manque de contrôle citoyen est le contrôle par des nababs de salle du conseil poursuivant des gains pécuniaires purement à court terme. C'est un déploiement de pouvoir non démocratique, irresponsable, envahissant et importun, qui en est venu à agir à une échelle mondiale et a aidé à créer la crise globale actuelle qui s'aggrave en permanence et qui domine maintenant toute la vie humaine.

C'est une crise qui détruit des éléments significatifs des systèmes planétaires de support de la vie, d'énormes proportions des réserves irremplaçables de ressources finies et occasionne une dégradation systématique de la qualité de la vie à de nombreux niveaux. Notamment elle a mis en mouvement un certain nombre de forces qui présagent les conséquences les plus catastrophiques, tant en termes d'une autre guerre mondiale, d'effondrement environnemental ou de désintégration sociale, qui devraient être maintenant le souci central de toutes les considérations de politique publique.

C'est une crise qui n'a pu découler que d'une grotesque distorsion du pouvoir de décision au sein des sociétés humaines et peut seulement être résolue si cette distorsion est corrigée de façon que ce pouvoir soit de manière effective entre les mains des gens dans leurs communautés de voisinage.

Nous résolvons donc :

Le conseil d'une communauté de voisinage, tel que constitué par ses membres, exercera le plein pouvoir de déterminer ses:

Il exercera aussi le pouvoir d'élire son représentant à tous les conseils régionaux qui administrent :

et tous les autres services régionaux qui peuvent être nécessaires pour ses intérêts communs avec d'autres voisinages de la région.

Le but de cette Charte est d'offrir un support pour la promotion de toutes les formes de pouvoir décentralisé des communauté du niveau du village ou du voisinage, notamment dans le domaine de la politique, de l'économie et de la communication.

Nous ne pouvons pas espérer transformer du jour au lendemain la subversion de la démocratie, bureaucratique et dominée par le marché, qui est maintenant prévalente. Si souvent nous ne sommes même pas en contact avec nos voisins, et en recherchant le changement nous avons tendance à nous immerger dans des organismes politiques de masse - eux-mêmes partie de la maladie plutôt que son remède, ou dans de bonnes causes comme de faire campagne pour 'la paix', ou pour les sans-abri, ou pour sauvegarder les forêts primaires, dans lesquelles les gens concernés ont tendance à se retrouver dans un ghetto moral, ont largement tendance à discuter entre eux.

Une nouvelle approche pour assurer le pouvoir du voisinage nécessite que nous nous concentrions sur le voisinage et sur les problèmes et ses possibilités de transformation sociale tant locale que plus étendue. Aucun organisme ne peut être plus sain que les cellules dont il est fait. Nous ne pouvons pas commencer à le faire si nous ne sommes pas en contact avec nos voisins et cela veut dire que nous devons explorer et adopter des mesures telles qu'elles nous permettent de former et d'entretenir des rapports communautaires qui fonctionnent.

À cette fin nous pourrions considérer certaines des initiatives suivantes :

L'anonymat de masse est sa propre forme d'impuissance de masse. Le pouvoir ne peut pas être en deux endroits à la fois. Si le gouvernement centralisé contrôlant un électorat de masse a le pouvoir, alors le citoyen ne l'a en aucune manière ou, sur une telle base, ne peut l'avoir.

Isolément le pouvoir d'un simple quartier peut être anéanti aussi facilement qu'on crève une bulle de savon, mais multiplié dans le monde entier comme il faut qu'il le soit et comme il le sera sûrement avant longtemps, sa capacité à l'emporter, comme celle de toute structure organique multicellulaire, se montrera inattaquable.

Peter Etherden/Anton Pinschof

Le 11 octobre 2001, amendé le 26/10/2001